"Le corps est cette oeuvre d’un grand luthier qui aspire à la caresse de l’archet.
“Tout ce qui vit aspire à la caresse du Créateur”, dit Hildegarde von Bingen.
“Tout ce qui vit aspire à la caresse du Créateur”, dit Hildegarde von Bingen.
Séparé de la résonance à laquelle aspire ce corps,
séparé de la musique pour laquelle il a été créé,
il perd sa tension, il s’affaisse,
il se laisse aller, il se désespère.
Nous vivons à une époque où rien ne nous dit la merveille de l’ordonnance du corps ;
on croit vraiment que se laisser aller est une manière de se sentir mieux,
personne ne nous signale : attention, ton chevalet est déplacé,
ta corde est distendue, le maître ne peut pas jouer sur toi.
Ces corps inhabités de tant d’entre nous aujourd’hui,
qui, à défaut d’entrer dans la résonance pour laquelle ils étaient créés, vont se rouiller, se déglinguer,
perdre le souvenir de ce qu’ils sont. "
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