(
…) Et on est déjà entré ici dans le propos de Lady Chatterley
qui doit se voir comme un éblouissant éloge de la rareté.
La
rareté
comme une réhabilitation d'une valeur démonétisée par la globalisation,
comme une réhabilitation d'une valeur démonétisée par la globalisation,
la
rareté
comme preuve de courage contre la tyrannie de la norme,
comme preuve de courage contre la tyrannie de la norme,
la
rareté
comme marque d'insolence
à l'égard des conventions de toute nature,
comme marque d'insolence
à l'égard des conventions de toute nature,
la
rareté
comme élection de la beauté
contre la laideur d'un monde devenu marchandise,
comme élection de la beauté
contre la laideur d'un monde devenu marchandise,
la
rareté
comme trahison à l'égard de tout ce qui nous assigne
à commencer par nous-même,
comme trahison à l'égard de tout ce qui nous assigne
à commencer par nous-même,
la
rareté
enfin comme signe distinctif de l'art, à fortiori d'un art
aussi industrieux que le cinéma, et voilà toute l'histoire de ce
film. (…)
Une
aristocrate dont le mari a perdu l'usage de ses jambes durant la 1ere
guerre mondiale, tombe amoureuse de son garde-chasse et attend un
enfant de lui, la belle affaire !
Et
en effet la belle , la très belle affaire, puisque Pascale Ferran
évitant la tentation du marivaudage comme celle de la pacotille
érotique, filme tout bonnement une révolution.
La révolution de
deux individus qui s'émancipent de leurs destins respectifs,
de deux
désirs qui se toisent dans la dignité,
de deux corps qui
s'apprivoisent dans la jouissance,
de deux âmes qui convergent l'une
vers l'autre en se reconnaissant comme différentes.
En
un mot la révolution de l'amour rythmée par celle des quatre
saisons
et se portant l'une l'autre à leur plus haut point de joie,
de lyrisme et d'accomplissement.
et se portant l'une l'autre à leur plus haut point de joie,
de lyrisme et d'accomplissement.
Qu'un
film puisse nous rappeler aussi simplement, aussi intensément à
l'émerveillement d'un sentiment aussi galvaudé que l'amour relève
du miracle.
J'ai aimé le film de Pascale Ferran
quand je l'ai revu sur DVD il y avait ce commentaire
si enthousiaste, si rare lui aussi ...
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