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1 décembre 2012
pour que la route vous plume, Nicolas Bouvier
On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu’on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels.
On s’en va loin des alibis ou des malédictions natales, et dans chaque ballot crasseux coltiné dans des salles d’attente archibondées, sur de petits quais de gare atterrants de chaleur et de misère, ce qu’on voit passer c’est son propre cercueil.
Sans ce détachement et cette transparence, comment espérer faire voir ce qu’on a vu ?
Nicolas Bouvier Extrait de : Le Poisson-scorpion
Source : Conscience sans objet
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