Habiter l'espace entre les choses
Habiter
la chair et le verbe. Habiter la joie —si possible— d’être vivant.
Habiter non pas une maison, mais le printemps à venir, qui frémit déjà
au ras du sol, visible dans ces pousses de jonquilles qui crèvent la
vieille peau figée de la terre hivernale.
Habiter l’instant. Habiter le
lien, la tresse invisible qui unit à ceux qu’on aime, comme aux
inconnus, par condition d’humanité.
Habiter le sans-poids, l’espace
entre les choses, entre les êtres, habiter le vide éblouissant de la
lumière, l’intervalle entre les sons, la vibration entre les couleurs
autant que les obscurités du jour...
Le Carré du ciel (extrait) Françoise Ascal
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