Nouvel extrait du livre de Rodolphe Milliat
"Pédagogie des asanas"
« Le mot « intelligence », réservé d'ordinaire à la sphère de la pensée, peut paraître déplacé dans le contexte de la technique posturale. Il semble pourtant approprié si je précise qu'une posture peut être plus ou moins intelligente.
Elle devient intelligente quand elle est contrôlée, stabilisée et équilibrée.
Si la pratique posturale induit prioritairement la précision et le maintien des forces musculaires actives – ce que nous nommons coordination – elle doit se limiter dans son désir de performance, afin de ne pas dépasser le seuil de coordination.
Une posture devient forcée quand son pratiquant veut aboutir à une posture idéale alors que le corps n'en a ni les moyens physiques ni le contrôle neuromusculaire.
Cette pratique, où la posture est mimée plus qu'elle n'est contrôlée, échappe à l'expérience recherchée. Elle est à l'opposé de l'intelligence posturale.
La difficulté d'un asana ne devrait pas être évaluée par la souplesse ou la force requise mais par le niveau d'intelligence qu'elle nécessite pour être coordonnée.Souplesse et force ne font qu'élargir le champ des postures.
Pour apprécier vraiment le hatha yoga, il faut être convaincu que les possibilités de développer l'intelligence posturale sont les mêmes, quelles que soient les performances accomplies.
Les élèves donnent souvent des signes de lassitude ou abandonnent tout espoir de progression parce qu'ils ne font pas assez confiance à leurs capacités d'adaptation et d'intelligence posturale. Les plus maladroits peuvent se désespérer de leurs raideurs, tandis que les plus souples peuvent s'ennuyer dans les postures.


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